Jungle By Night

Amsterdam, Pays-Bas

Le dancefloor à échelle mondiale

La tribu festive de Jungle By Night s’est immergée dans l’histoire de l’Afro-beat pour concocter cet étonnant et détonant cocktail batave d’éthiopic-jazz, de JB’s-afro, de Fela-funk, de Lagos-rock et d’Addis-Abeba-highlife où il est inutile de traquer la moindre faute de goût. Adoubés par le pape Tony Allen en personne, les neufs musiciens hollandais (une section de cuivres impressionnante de précision, une rythmique au-dessus de tout soupçon) font preuve d’une maturité et d’une aisance déconcertante. Et l’on se prend à se demander ce que le band de Pieter Van Exter (saxophone) et Ko Zandvliet (trombone) pouvait bien s’imaginer en rêvant d’Afrique sur leurs vélos au bord des canaux et du Rijksmuseum. Le son est roots à l’ancienne, les thèmes semblent tout droit sortis du cerveau de Mulatu Astatke ou de Gétatchèw Mèkurya et le tout groove comme au cœur d’un night club surchauffé d’Abuja.

Sur les dance-floors d’Istanbul, Tokyo ou Londres, exotiques et surpuissants, ces gamins propulsent leur transe afro-beat sans frontière au cœur de cette jungle fantasmée sans que l’on songe un seul instant à vérifier leur passeport ou leur taux de mélanine.