Interview | Samuel Blaser et Mathieu Ogier

Ellington, Île déserte et 78 tours

Samuel Blaser et Mathieu Ogier se produisent au Périscope le 16 Septembre. Nous leur avons posé plusieurs questions pour nous plonger dans leur réflexion musicale autour du mythe Ellington. 

Comment vous est venue l’idée de mélanger le Sampling avec Duke Ellington?

Tout d’abord nous ne faisons pas de sampling. Avec Mathieu Ogier nous avons débuté notre collaboration dans SONGS, un projet que je co-lead avec le compositeur franco-argentin Oscar Strasnoy. J’ai tout de suite été séduit par la démarche atypique de Mathieu d’utiliser des 78 tours pour faire de la manipulation sonore. Nous étions ensemble et nous avons lu cet article sur Duke qui disait: “si je devais aller sur une île déserte, j’emporterais deux choses: un trombone et ma collection de 78tours.”.

Nous avons pris cette citation à la lettre.

Comment avez vous envisagé le travail de composition ou d’échanges entre vos deux pratiques trombone / platines ? 

C’est une excellente question. Honnêtement j’en ai aucune idée. C’est vraiment une première pour moi. Je n’avais jusqu’ici encore jamais eu l’occasion/l’envie de collaborer avec un DJ. Dans ma pièce Worksongs que j’ai composé pour SONGS, la musique est écrite intégralement. Dans la partition, j’ai indiqué des endroits spécifiques pour les samples. En duo, ce sera probablement très différent car l’improvisation sera prédominante. Nous avons pré-préparé et pré-sélectionné du matériel avec lequel nous allons travailler pendant la semaine. J’ai apporté avec moi une petite collection de sourdines pour varier les sons. Notre plus gros challenge sera de créer un programme captivant autant pour nous que pour l’auditeur. 

Qu’est ce qui est le plus fun au final : déconstruire Duke Ellington ou rendre hommage à Duke Ellington ?

Pour nous, la musique de Duke Ellington est sacrée. Nous  n’oserions pas y toucher. Le plus fun est pour nous d’imaginer Duke Ellington sur son île déserte avec son trombone et sa collection de 78 tours. 

Quels enseignements tirez-vous de cette collaboration musicale? 

Nous remercions Duke Ellington d’avoir eu cette idée !