Interview | Poil & Junko Ueda: Punk sous les cerisiers

Claviers : Antoine Arnera Guitare : Boris Cassone Basse électro acoustique : Ben Lecomte Batterie & percussions : Guilhem Meier Chant & Satsuma Biwa : Junko Ueda Son : Adrian Bourget & Judicael Brun

Japon médiéval et Pilosité Ebouriffée

Le Périscope est venu aux nouvelles du groupe le plus barbu du label Dur et Doux, en quête de réponses concernant leur toute récente création. Poil Ueda est le fruit d'une collaboration inédite du trio punk PoiL avec la musicienne Japonaise Junko Ueda et c'est Guilhem Meier, batteur du groupe qui éclaire nos lanternes sur cet opus saisissant d'originalité.

Comment avez-vous connu Junko Ueda et qu’est ce qui vous a inspiré cette collaboration ?


Ça fait un bail qu’on a une attirance pour certaines musiques traditionnelles japonaises et qu’on utilise (notamment dans 2 morceaux, Gagaku et Fionosphère) dans notre musique. On a souvent des idées qu’on laisse à l’abandon, comme par exemple faire un set hip-hop, où on toaste tous les 3 sans nos instrumentsou jouer avec un chœur de chants occitans… Là pour une fois, on est allé jusqu’au bout! Nous avons trouvé Junko sous les conseils d’un ami, puis l’avons rencontrée lors d’une tournée en Espagne, à Granada, où elle vit. Elle nous a fait un concert privé dans sa maison, et montré les tablatures du Satsuma Biwa.

Junko a été très excitée de jouer avec nous parce qu’on est un groupe de rock et qu’elle n’avait jamais fait ça.


Vos deux univers musicaux semblent à première vue assez opposés. Comment a-t-elle perçu votre musique ? Qu’est ce que son regard a pu vous apporter ?

Les opposés s’attirent. Le style de musique que Junko pratique, comme beaucoup d’arts japonais, est assez épuré, et va chercher la puissance expressive dans le geste le plus pur, le plus direct, mais empli d’expérience. Dans PoiL, on a plutôt l’habitude de mettre le plus de notes possibles le plus rapidement possible afin de ne plus distinguer qu’un seul son, pur comme notre âme enfantine. Junko a été très excitée de jouer avec nous parce qu’on est un groupe de rock et qu’elle n’avait jamais fait ça.  Et comme un poisson dans l’eau, elle est arrivée en répétition en connaissant mieux que nous les compositions qu’on lui avait proposé. C’est la première fois qu’elle chantait dans un micro, avec des retours, avec des grosses cymbales et des gros amplis à côté d’elle, et elle aime !!

On se rend compte que son style, complètement traditionnel, datant du XIème siècle, est assez punk, dans sa manière de fracasser son énorme plectre sur ses cordes, d’aller chercher le timbre qui dissonne, la note qui frotte, pour mieux en apprécier la résolution.

Comment cette collaboration s’est-elle articulée à distance ? Comment avez-vous initié le travail de création une fois réunis au Périscope ?

Sa venue s’est reportée sans cesse pendant un an, à cause de ce que vous savez. On a composé de la musique à partir de chants traditionnels qu’elle avait enregistré, du coup quand c’était possible, on faisait des montages avec sa voix et les maquettes qu’on enregistrait. Puis de son côté elle réenregistrait sa voix et son Biwa, avec ses propositions. Puis au Périscope et au théâtre Sainte Marie D’En Bas à Grenoble, nous avons travaillé tous les détails qu’on n’a pas pu faire à distance, et surtout, travaillé notre son de scène, et de façade avec nos ingés-sons.

La collaboration PoiL Ueda à écouter et réécouter ici

Retrouvez PoiL et Ueda en concert:

02.03 Cave 12 (GENEVE – CH)

03.03 Le Périscope (LYON – FR)

04.03 Sudhaus (BASEL – CH)

05.03 Brass (BRUSSELS – BE)
06.04 Satellite (LAUSANNE – CH)

07.04 IndustrieStrasse (LUZERN – CH) 
08.04 Klangfarben (KUFSTEIN – AU)

09.04 Les abattoirs (BOURGOIN JALLIEU – FR)

04.06 Brise Glace (ANNECY – FR)10.07 Pohoda festival (TRENCIN – SK)

19.08 Malguenac festival (MALGUENAC – FR)