Au Périscope, c’est l’heure de la stratégie carbone

Après un travail de collecte de données et d'analyse de notre activité, nous présentons aujourd'hui notre statégie carbone qui s'appliquera prochainement à l'ensemble de notre activité. Un document que nous mettons aussi à disposition, afin de partager ses résulats, enclencher des échanges et des nouvelles pratiques  au sein de notre scène artistique. A retrouver en bas de page. 

La notion de bilan carbone était, il y a encore quelques années, quasi étrangère au vocabulaire du secteur musical. A l’inverse, certaines structures souhaitent aujourd’hui faire réaliser leur bilan carbone pour « compenser » et pouvoir mettre en oeuvre une neutralité carbone. Si l’on peut certes y voir un signal positif sur la prise en compte de ces enjeux par les acteur·rices du secteur musical et culturel en général, cet engouement n’est pas sans poser des questions sur la compréhension de cet outil (car c’en est un) et sur les choix méthodologiques opérés.

De manière très simple, un bilan carbone est une méthodologie qui permet de mesurer les émissions de gaz à effet de serre, autrement dit l’impact sur le changement climatique, d’une entreprise, d’un produit, d’un événement, d’une collectivité, d’un pays, d’un festival, d’une salle de spectacle, etc.  La démarche du Périscope vers une Transition Bas Carbone résulte d’un ensemble de facteurs à la fois internes et externes qui nous ont poussés à travailler sur la question du changement climatique : les enjeux d’urgence climatique au coeur de notre activité, le questionnement légitime des acteurs, salarié•es, musicien•nes et intervenant•es de notre écosystème, le questionnement des publics de plus en plus sensibles à ce sujet et les évolutions législatives qui sont voués à évoluer ces prochaines années.

Nous avons donc aujourd’hui mis en œuvre un bilan carbone de l’année 2019, puis réalisé l’analyse détaillée des résultats pour construire une stratégie bas carbone.

Notre bilan en quelques mots :

Le bilan carbone du Périscope peut être considéré, au vu de la quasi absence de données existantes sur notre secteur d’activités, comme une démarche expérimentale liée aujourd’hui à des démarches de réseaux professionnels, français et européens.

2 points importants du cadre de cette étude :

• Notre bilan carbone présente des émissions de CO2 faible en valeur absolue, comparé aux autres activités émettrices de carbone mais qui nécessite néanmoins d’être contrôlés et diminués.

• Ce calcul des émissions de CO2 prend en compte notamment les émissions indirectes, par exemple du déplacement des publics et des artistes.

Quelques commentaires de l’analyse que vous pourrez découvrir dans ce document :

  •  Une consommation d’énergie directe (chauffage, éclairage…) qui peut être réduite, mais peu impactante sur le bilan générale
  • des déplacements des publics peu important, dû à l’emplacement du Périscope en centre ville avec un public de proximité.
  • Un bilan de notre cantine raisonnable, mais qui doit continuer d’être controlé car notre activité de restauration nécessite beaucoup de repas et certains leviers de diminution sont encore possibles. .
  • Des déplacements pour les artistes internationaux qui représentent un coût carbone important comparativement aux autres émissions de notre bilan carbone qui ont un faible impact.

Le public a en effet habituellement un poids bien plus important dans le bilan carbone des acteurs du secteur du spectacle vivant (par exemple : lieux en milieu rural, grande jauge de salle ou festival avec public régional, national venant en voiture voir en avion). Ce n’est pas ou peu le cas au Périscope.

Nos axes d’actions de notre stratégie pour atteindre les objectifs de diminutions des émissions de CO2 sont donc :

  • Diminution de l’impact des déplacement des artistes internationaux
  • Diminution de l’impact des déplacements du public
  • Amélioration du bilan carbone de nos activités de restauration
  • Contrôle de nos consommations d’énergie

La question du déplacement des artistes internationaux étant au cœur de notre projet : notre axe de travail est de conserver la programmation d’artistes étranger tout en optimisant les tournées de ces artistes ou en multipliant leurs actions sur le même territoire afin de diminuer l’impact global de la circulation des artistes.

Pour cela, nous travaillons en réseau avec d’autres lieux français et européens, avec les tourneurs et les artistes pour sensibiliser, faire évoluer les pratiques et optimiser les tournées.

L’importance des lieux de proximité, la souplesse dans les périodes de programmation, la réactivité, la collaboration entre acteurs, un ensemble de pratiques qui peuvent avoir un impact chiffrable sur les émissions de CO2 de nos activités : des pratiques artisanales plutôt qu’industrielles à imaginer pour garder ou même développer les projets artistiques de nos structures.


Vous pourrez ainsi découvrir dans ce document de 47 pages l’ensemble des détails de l’analyse, portant sur l’impact chiffrable de nos activités, la mise en perspective concrète de notre travail, et enfin l’analyse et les pistes d’actions pour les 8 prochaines années.

Nous avons également engagé dans la suite de notre expérimentation une études de 9 lieux et festivals en France et en Europe afin de vérifier si les préconisations sont les mêmes. L’objectif est aussi de considérer des problèmes spécifiques (lieux ruraux, festival d’été à taille humaines…) mais aussi de sensibiliser l’ensemble du secteur avec une typologie d’acteurs très variés qui ont mesuré leurs impacts réels, qui même si ils sont faibles peuvent être controlés et limités.

TABLE DES MATIÈRES

4 – LE PÉRISCOPE

5 – REMISE EN CONTEXTE

7 – QUELS ENJEUX DE LUTTE CLIMATIQUE POUR NOUS ?

7 – Facteurs internes : Jazz-Connective & Footprints

9 – Facteurs externes : Questionnement de secteur et législation

10 – LA PRISE EN COMPTE DES ENJEUX DE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE AU SEIN DU PÉRISCOPE

11 – Des bonnes pratiques liées à des démarches individuelles

12 – Des bonnes pratiques déjà mises en place

13 – NOTRE EMPREINTE CARBONE AUJOURD’HUI

12 – Synthèse des émissions de CO2e

17 – Unité de mesure

19 – NOS POSTES PRINCIPAUX D’ÉMISSIONS DE CARBONE

19 – Premier poste : Le coeur du projet, les déplacements artistiques

22 – Deuxième poste : Les déplacements des publics

24 – Troisième poste : L’amortissement des bâtiments

25 – Quatrième poste d’émissions : Déplacements professionnels

26 – NOTRE TRAJECTOIRE BAS-CARBONE À HORIZON 2030

28 – LA RÉSILIENCE DU PERISCOPE FACE AUX EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

30 – PISTES D’ACTIONS À COURT TERME

31 – Pistes d’actions court terme pour baisser nos émissions carbones

34 – Pistes d’actions court terme pour baisser notre impact environnemental

36 – PISTES D’ACTIONS STRATÉGIQUES À LONG-TERME

40 – VALORISATION DE NOTRE ENGAGEMENT SUR LE CLIMAT, ET EFFET D’ENTRAÎNEMENT AUPRÈS DE NOTRE ÉCOSYSTÈME

40 – La communication interne

40 – La communication sectorielle

41 – La communication publique

42 – CONCLUSION ET SUITE DE NOTRE RÉFLEXION

43 – MÉTHODOLOGIE ET RESSOURCES UTILISÉES

43 – WeCount

44 – Science Based Targets

45 – Méthode ACT de l’ADEME : Assessing Low Carbon Transition

46 – Shift Project – Fedelima – SMA : Formation « Décarbonons la culture ! »