A lire  | La magie de la musique live par Igor Lumpert

On a demandé à Igor Lumpert qu'elle était l'importance de la musique live selon lui

« La musique ne peut pas être exprimée ou livrée avec des mots, c'est pourquoi écouter de la musique en direct est très important. Être capable d'entendre, c'est être capable de se connecter et si vous pouvez vous connecter, vous pouvez être sensible et sentir cet éveil au "mystère de la vie".

Si vous entendez quelque chose et que cela vous change, c'est parce que ce que vous avez entendu a été produit par quelqu'un qui est devenu un innovateur·rice de la musique. Certain·e·s deviennent des innovateurs·rices en travaillant dur sur eux·lles-mêmes et pas tant sur l'instrument.

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Je suis arrivé à New York en 2000 et j’ai fréquenté la New School for social research où j’ai été exposé quotidiennement à des musiciens incroyables comme Robert Glasper ou Mike Moreno et j’ai étudié avec des légendes du jazz comme Joe Chambers, Billy Harper, George Garzone et bien d’autres. J’ai entendu tant d’artistes extraordinaires au cours des dernières années ! Je me rendais également à la bibliothèque publique de New York où j’empruntais des CD de musique de compositeurs que je n’avais jamais eu l’occasion d’écouter en concert. »

Et de nous partager des souvenirs incroyables de musiques entendues en direct :

« Je me souviens avoir entendu la monumentale Turangalîla-Symphonie d’Olivier Messiaen en direct pour la première fois en 2016, jouée par NY-Phil et dirigée par Esa Pekka Salonen. Après la glorieuse performance, j’ai immédiatement ressenti la magie et ce qu’était cette symphonie, j’ai été submergé par un sentiment que je n’avais jamais ressenti auparavant et c’était quelque chose que vous ne pouvez pas décrire avec des mots. Je devais l’entendre à nouveau cette semaine-là et j’y suis retourné pour le ressentir à nouveau.
J’ai aussi ressenti un incroyable sentiment de joie et de tristesse en entendant BB King en direct pour la première fois à Zagreb, puis en entendant Sonny Rollins à Boston plus jamais depuis.

Le plus gros problème que j’ai, c’est que lorsque j’essaie de décrire à quelqu’un ce que c’était que d’entendre en direct le grand batteur Elvin Jones et qu’il n’y a pas vraiment de mots pour cela.
Mais ce que je vais raconter est le plus proche de ce que je peux faire : je peux seulement décrire la façon dont il m’a serré dans ses bras après le spectacle, lorsque je lui ai donné à signer la feuille de route de la chanson « If I should lose you » et qu’il a ensuite chanté toute la chanson dans mon oreille. Ce sentiment était exactement comme lorsqu’il jouait de la musique, incroyablement chaud, plein d’extase et de mystère, et son étreinte était comme si nous nous connaissions depuis longtemps…

Pour finir, ce qui me frappe vraiment, c’est ce phénomène d’écouter de la musique ensemble. Quand on entend des choses différentes dans la même musique selon la personne avec qui on l’écoute. »

La bonne musique est pleine de mystère !