Rien Faire

Sophistication brute. Économie de moyens. Les Rien Faire n’en font pas des caisses, les chansons se suffisent à elles-mêmes. Un rictus noisy, une ligne de basse insaisissable, une harmonie vocale aux accents solaires : chaque ingrédient conserve sa saveur propre sans se fondre totalement dans la masse, procurant à l’ensemble une fraîcheur parfois déconcertante. Mais comme souvent dans les productions du label Dur et Doux, mieux vaut abandonner ses projections pour se laisser porter par la proposition musicale. Car si par certains aspects débonnaires, on imagine très bien nos trois acolytes assis en rond sur la grève modeler quelques pâtés de sable aux contours étranges et s’extasier devant la puissance évocatoire de ces réalisations spontanées, on décèle au fil de l’écoute de Peuple cette volonté, ô combien travaillée, d’être constamment “sur le fil”. Entre chanson expérimentale, rock dada et yéyé un brin destroy, Rien Faire dessine – de manière consciente ou non – les contours d’une musique pop dont nous rêvions tous.
au Périscope
Alice Perret (Claviers, chant, boîtes à musique) Lucas Hercberg (Basse, guitares, chant) Corentin Quemener (Batterie, carillon, objets, chant)
au Périscope