Sėlēnę

« Rebel, rebel », chantait Bowie sur des airs de white funk. Ajoutez deux « l », et on passe à un autre type de royaume. Celui où la musique rebelle de Sėlēnę est reine, flottant sur des mondes multiples, puissants et psychédéliques. Du groove ? Oui. Rectiligne et incorruptible. De l’énergie ? Oui. Électrique et explosive. Des mots ? Oui, aussi. À tendance onirique et surréaliste. Sėlēnę , c’est un mélange de caractère(s). Forgé à La Réunion. Solo d’abord, en 2018, puis duo de double culture en 2022, et enfin trio multifacettes aujourd’hui. Si Mélanie Badal, violoncelliste, est à l’origine de cette musique où le répertoire classique est joyeusement bousculé par les accents de musique électroacoustique, Blaise Cadenet guitariste – alchimiste a su se glisser dans les volutes et les dorures du projet. Terrain rêvé pour Mahesh Vingataredy, batteur et percussionniste natif de l’île Intense, dont la très riche expérience fait les très riches heures du trio. Trio nouvellement assemblé mais joliment aguerri à l’art de mettre en son un espace, une narration. L’introspection y côtoie les bruissements du monde, le téméraire y fusionne avec le fragile, la vigueur frontale des effets avec la nostalgie des mélodies, jouées ou chantées. Quelques blessures passent pudiquement dans les textes, la musique de Selene les apaise, en fabrique des îlots tumultueux, des petites zones à défendre. « Les vagues enfermées s’évaporent, et tu trembles », lit-on dans les paroles d’un titre comme Des Versets. Mais ce tremblement-là est celui des victoires secrètes. Celles qu’on érige comme bannière temporaire. Sėlēnę, est ce genre de trio sensible où le monde entier fait nation, où la liberté guide le geste de musique, où la poésie efface les frontières. En cadence.

    
ça s'est passé
au Périscope
Sėlēnę 20.03.2025

Mélanie Badal (Violoncelle, voix)

Blaise Cadenet (Guitare)

Mahesh Vingataredy (Batterie)

ça s'est passé
au Périscope
Sėlēnę 20.03.2025